Le 28 mai 2019 est lancée la consultation nationale #ActionHandicap qui vise à recueillir les idées des Français pour garantir une "vraie place" aux personnes handicapées dans la société. Jusqu'au 31 août pour s'exprimer en ligne !
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Après le Grand débat national, une consultation citoyenne spéciale « handicap ». Le coup d'envoi est donné par Sophie Cluzel, secrétaire d'Etat au Handicap, le 28 mai 2019 sur le Salon handicap, emploi et achats responsables, qui se tient au Palais des Congrès, à Paris (article en lien ci-dessous). Son signe de ralliement : #ActionHandicap, qui veut impulser la « grande cause du handicap ». Il s'agit de répondre aux questions suivantes : Comment la société peut-elle garantir une vraie place aux personnes handicapées ? Comment favoriser l'autonomie, la mobilité, l'égal accès aux transports, au logement, aux services publics, à l'éducation, à la culture, aux loisirs ? Comment lutter contre la précarité et les préjugés ?
Accélérateur d'intérêt général
A l'initiative, Make.org une plateforme de mobilisation citoyenne qui, fondée en 2017, se définit comme un « accélérateur d'intérêt général » et s'est donné pour mission « d'engager la société civile dans la transformation positive de la société ». Elle agit en partenariat avec le groupe Klesia, la Fondation OCIRP et le Comité national coordination action handicap (CCAH). Karine Reverte, directrice du CCAH dit observer une « transition profonde (…) en cours, vers une société plus inclusive et participative pour les personnes handicapées », voulant « dépasser la logique de 'prise en charge' au sein d'une institution, pour accompagner la co-construction de réponses adaptées aux besoins et attentes des personnes ». Pour ce faire : « encourager la multiplicité des réponses et le libre choix de la personne à travers la prise en compte de sa parole ».
Changement d'échelle
« C'est une autosaisie de la société sur un sujet d'intérêt général », résume Axel Dauchez, président de Make.org. L'enjeu c'est de trouver, en trois ans, des idées qui changent la donne ». Selon lui, « ce n'est pas juste une démarche de principe mais un moteur de collaboration ». L'objectif : convaincre 500 000 personnes, concernés ou non par le handicap, de prendre part à cette initiative, soit en formulant directement une proposition, soit en donnant leur avis sur les idées des autres. « Beaucoup plus qu'une consultation, c'est une mobilisation » à grande échelle, souligne-t-il. Pour Sophie Cluzel, l'enjeu est« d'ouvrir le spectre », de « sortir de l'entre-soi du handicap » et ainsi « faire comprendre que tous les Français » peuvent apporter leur contribution dans cette construction d'une société inclusive. « Je viens du monde associatif, donc je connais ce secteur, ce qui m'intéresse maintenant, c'est de parler au grand public, ajoute-t-elle. Le défi est à l'heure du changement d'échelle. C'est pour cela que nous lançons cette consultation, pour que chaque citoyen devienne actif et même proactif. »
Des actions concrètes ?
Les Français ont jusqu'au 31 août 2019 pour déposer leurs solutions sur le site dédié (en lien ci-dessous, dans l'après-midi du 28 après le lancement officiel). Les résultats présentés en septembre nourriront la réflexion dans la perspective de la Conférence nationale du handicap -qui devait avoir lieu à l'Elysée en juin mais qui, visiblement, sera reportée à la rentrée-. Viendra ensuite une « phase de transformation », d'une durée d'environ six mois, durant laquelle des associations prendront part à plusieurs ateliers pour trier, décrypter, affiner, corriger, mutualiser et mettre en forme les différentes suggestions. Entre 10 000 et 20 000 propositions devraient ainsi être recueillies. « Elles seront ensuite transformées en actions concrètes, qui seront déployées à l'horizon 2022 par Make.org et ses partenaires référents sur le sujet (entreprises, associations, startups, institutions, medias…) », promet le communiqué. L'an prochain, cette consultation débouchera sur un « plan d'action de la société civile ». Make.org se chargera ensuite d'incuber et de suivre ce mouvement pendant les deux années suivantes.
Lors du Grand débat national, APF France handicap avait déjà lancé une plateforme participative dédiée pour faire remonter les revendications des 12 millions de personnes concernées, « trop souvent invisibles ou oubliées des politiques publiques ». Vers des conclusions convergentes ?