83 % des établissements et services médico-sociaux proposent des activités physiques et sportives aux enfants et adultes handicapés. Un atout majeur de bien-être, malgré quelques disparités selon les handicaps. Peut mieux faire ?
Les établissements et services médico-sociaux, c'est du sport ? Un grand oui ! 83 % d'entre eux assurent proposer des activités physiques et sportives mais globalement davantage pour les enfants que pour les adultes handicapés qu'ils accompagnent. Une pratique souvent régulière, de 1 à 3 heures par semaine. Ce sont les conclusions d'une enquête nationale réalisée en 2017 par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), la Direction des sports (DS) et le Pôle ressources national sport et handicaps (PRNSH) pour mieux connaître l'état de la pratique des activités physiques et sportives des personnes accompagnées par ceux qu'on appelle les ESMS. 1 565 d'entre eux ont répondu.
Des disparités malgré tout
Les proportions sont néanmoins moins importantes dans les services (type Sessad), où les enfants suivis peuvent plus facilement pratiquer en milieu ordinaire. Dans les établissements, 94 % des enfants et 93 % des adultes se voient proposer une pratique sportive, avec néanmoins des disparités selon leur nature. On constate ainsi que pour 66 % de ceux accueillant des enfants polyhandicapés seule une partie en bénéficie, parce que, selon cette enquête, « la nature de ce handicap rend difficile voire impossible l'accès aux APS », comme pour 51 % des IEM.
Quels peuvent être les freins ? L'absence de personnel diplômé, de demande de la part des personnes ou le manque de personnel d'accompagnement. D'autres, dans une logique inclusive, préfèrent orienter vers des activités au sein des écoles ou dans des clubs du milieu ordinaire.
Un des piliers du bien être
Pour les répondants, les APS contribuent au développement psycho-affectif et psycho-éducatif, des capacités motrices et de coordination, favorisent le mieux être psychique et offrent un support de socialisation. Il existe un « Handiguide des sports », peu connu et utilisé pour identifier des acteurs sportifs de proximité. Cette enquête établit un premier état des lieux. Des résultats jugés « encourageants » par le Pôle ressources national Sport et handicaps, qui « mettent en évidence les actions d'une très grande majorité ». Le Plan d'actions « Sport santé bien-être » 2013 porté par le ministère des Sports comportait déjà une mesure dans ce sens, renforcé par les engagements du Comité interministériel du handicap pour 2018-2019, qui a assuré vouloir faire de l'accès au sport l'un de ses piliers.
Des parcours no limit
« J'ai la conviction profonde que le sport peut aider d'autres personnes handicapées et améliorer considérablement leurs conditions de vie », explique le nageur handisport quadri-amputé Philippe Croizon, qui regrettait il y a quelques années que « le sport, dans le parcours de vie d'une personne handicapée, soit vraiment le parent pauvre ». Lorsque l'élan est bien là, les ambitions deviennent parfois no limit. Preuve en est l'engagement des 5 millions de sportifs en situation de handicap mental qui ont rejoint le mouvement Special olympics. Prochain rendez-vous du 14 au 21 mars 2019, à Abu Dhabi, pour les 7 500 athlètes engagés dans ces Mondiaux.
L'élan Paris 2024
Les initiatives sont foisonnantes, auxquelles Paris 2024 promet de donner un nouvel essor. La valorisation de ces bonnes pratiques pourra en effet trouver son prolongement en ouvrant davantage l'accès des ESMS aux appels à projets lancés dans le cadre de l'Héritage des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024. Une enveloppe de 20 millions est consacrée à la construction de nouveaux équipements sportifs de proximité ou à l'accompagnement des associations sportives locales.
16 février 2019 - Par Handicap.fr - Emmanuelle Dal'Secco