L’APF a organisé une campagne de mobilisation du 26 au 31 mars pour alerter les parlementaires sur la pauvreté des personnes en situation de handicap. Pour l’association, la revalorisation annoncée de l’AAH n’est pas une réponse suffisante.
La Délégation du Finistère a ainsi adressé un courrier aux députés de la majorité du département afin de leur demander d'agir auprès du gouvernement pour une véritable augmentation du pouvoir d'achat des personnes en situation de handicap.
Le handicap continue trop souvent à condamner à la pauvreté. Selon les dernières données disponibles, les allocataires de l’AAH étaient, proportionnellement, deux fois plus nombreux à vivre sous le seuil de pauvreté que l’ensemble de la population de France métropolitaine. Inacceptable pour l’APF.
Cette association organise une campagne de mobilisation, du 26 au 31 mars, avec des opérations coup de poing, l’interpellation des parlementaires, … Nom de code : “l’APF réveille la majorité”. À croire qu’elle s’est endormie… « Les principales préoccupations des personnes en situation de handicap ne sont pas à l’agenda du gouvernement, qu’il s’agisse de l’accessibilité, de la compensation et bien sûr des ressources », souligne Alain Rochon, le président de l’APF.
L’AAH reste sous le seuil de pauvreté
Et l’augmentation de l’allocation adulte handicapé (AAH) ? Ce minima social, perçu par plus d’un million de personnes (1 079 000), va augmenter de 90 € d’ici fin 2019. Son montant va passer à 860 € d’ici novembre 2018, puis à 900 €, un an plus tard. Une progression de 11%. Non négligeable.
Mais pour l’APF, cette revalorisation est insuffisante puisque le montant de l’AAH restera inférieur au seuil de pauvreté (1 015 € par mois pour une personne seule).
Une revalorisation, deux reculs
De plus, cette hausse s’accompagne d’un gel du plafond de ressources pour les couples. Selon les chiffres du gouvernement, 7,5 % des allocataires en couple ne bénéficieront donc pas de la revalorisation de l’AAH. Et 30 % n’en profiteront que partiellement.
Par ailleurs, le gouvernement prévoit la fusion, le 1er janvier 2019, des deux compléments d’AAH. Le complément de ressources de 179,31 €/mois disparaîtra. Toutefois, ceux qui le perçoivent aujourd’hui devraient continuer à y avoir droit, au moins jusqu’à l’échéance de leurs droits. Seule subsistera la majoration pour la vie autonome (104,77 €/mois).
Les pensionnés d’invalidité oubliés
L’APF s’indigne également que le million de titulaires d’une pension d’invalidité (1 085 000) soient particulièrement malmenés. Alors que le montant moyen de cette pension s’élève à 650 €, elle n’a été revalorisée que de 1 % en quatre ans.
De plus, à partir de juin, les pensionnés en emploi n’auront plus le droit de bénéficier d’une prime d’activité. Prime versée à tous les travailleurs percevant de faibles ressources. Les titulaires d’une rente d’invalidité ou accident du travail en sont également exclus.
Enfin, certains pensionnés ont été impactés par la hausse d’1,7 point de la CSG, le 1er janvier 2018. Le taux normal sur les pensions, applicable aux contribuables dont le revenu fiscal de référence est supérieur à 1 200 € par mois, est en effet passé de 6,6 à 8,3 %. Le montant net de leur pension a donc diminué.
Réformer l’AAH pour les couples
L’APF demande l’annulation des mesures aboutissant à priver de prime d’activité les pensionnés d’invalidité en emploi. Elle veut aussi voir supprimées les mesures défavorables aux allocataires de l’AAH. Sans oublier la fin de la prise en compte des revenus du conjoint pour le calcul de l’AAH. Elle appelle à la création d’un revenu d’existence au moins égal au seuil de pauvreté, déconnecté des ressources du conjoint. Un programme riche d’espoirs. Franck Seuret de la revue Faire Face