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Université : faute d’aide humaine, Tangi Meston doit changer d’établissement

 
Université : faute d’aide humaine, Tangi Meston doit changer d’établissement
Tangi Meston, étudiant en licence de Lettres modernes et communication

 

 

Il s’est battu en vain pendant deux mois pour obtenir de l’Institut catholique de Rennes (Ille-et-Vilaine) l’aide humaine indispensable pour suivre ses cours. Tangi Meston, atteint d’infirmité motrice cérébrale et autiste Asperger, choisit de poursuivre ses études à l’Université publique Rennes 2 sans attendre de valider sa première année de licence.

 

Faire Face: Que demandiez-vous à l’Institut catholique de Rennes (ICR) que vous n’avez pas obtenu ?

Tangi Meston : J’ai besoin que l’on m’aide à prendre des notes en cours et il me faut aussi une aide humaine pour certains gestes de la vie quotidienne, comme aller aux toilettes ou porter mon plateau dans un restaurant universitaire.

Du primaire au lycée, j’avais une auxiliaire de vie scolaire. Mais une fois à l’université, l’Éducation nationale ne finance plus ce dispositif. C’est à l’établissement de prendre le relais. L’ICR refuse. Il argue d’un manque de moyens financiers et compte sur la charité des étudiants qui me prêteraient leurs cours. Un auxiliaire de vie scolaire est un professionnel, pas une âme charitable !

En réalité, cela fait plusieurs semaines que je n’ai plus de support de cours… J’y allais, chaque matin, la boule au ventre. C’était trop difficile de tout gérer tout seul.

FF : C’est cette boule au ventre qui vous conduit à partir à l’Université Rennes 2 ?

T.M : Oui. Aussi le fait qu’eux ont un chargé d’intégration. Je vais le rencontrer. Ensemble, et avec un médecin, nous allons définir mes besoins. Ensuite, ils recruteront le personnel nécessaire. Je pourrai poursuivre ma licence de Lettres modernes et communication. Même si, aujourd’hui, je n’ai aucune idée de la façon dont je vais, ou non, valider mon semestre à l’ICR avant de partir.

« Il faut que les choses changent. »

FF : Quels enseignements tirez-vous de cette mésaventure ?

T.M : J’aurais dû d’emblée privilégier un grand établissement, mieux armé face à ces situations. Et je suis ravi que la pétition que j’ai lancée ait recueilli plus de 20 500 signatures. Je voudrais l’envoyer à Brigitte Macron.

Il faut que les choses changent, que le fait d’avoir ou non un auxiliaire de vie scolaire ne dépende pas du bon vouloir de l’université. Propos recueillis par Sophie Massieu

 

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