Le président de la République a annoncé notamment la création de postes d'accompagnants pour les enfants.
Les objectifs sont fixés, encore faudra-t-il les tenir... Emmanuel Macron a développé ce mardi, à l'occasion de
l'ouverture de la conférence nationale sur le handicap, ses solutions pour améliorer la situation des personnes en situation de handicap en France, qui faisaient partie de ses priorités du quinquennat lors de sa campagne. Environ douze millions de Français sont dans cette situation et réclament une vie comme les autres citoyens.
Le président répond aux besoins en trois objectifs : "plus aucun enfant sans solution de scolarisation à la rentrée de septembre" ; "d'ici à 2021, aucune personne, enfant comme adulte, laissée seule dans la recherche de sa solution" ; "permettre à chacun de vivre une vie digne et libre".
Scolarisation des enfants
Ces trois objectifs se déclinent en annonces précises, à commencer, donc, par la scolarisation des enfants en situation de handicap. "Le nombre d'enfants en attente d'un accompagnant a été divisé par près de deux entre 2018 et 2019, de 15 000 à 8000" sur 360 000 élèves en situation de handicap, selon le chef de l'État, qui prévoit alors la création de 11 500 postes d'accompagnants d'ici 2022 pour y remédier.
Il a ainsi fixé l'objectif "qu'aucun enfant sans solution de scolarisation ne puisse encore exister au mois de septembre prochain". "Nous ne devons jamais nous habituer à ce que des enfants en situation de handicap soient privés de la chance d'aller à l'école, de la joie d'apprendre et du bonheur de tisser des liens", a dit le chef de l'État.
De plus, Emmanuel Macron annonce la création d'un "module handicap dans la formation initiale de professeurs des écoles et des enseignants du secondaire".
A propos des enfants atteints d'autisme, le président de la République souhaite étendre le "forfait diagnostic et intervention relatif à l'autisme" aux 7 à 12 ans, actuellement prévu pour les enfants de 0 à 6 ans, dès le 1er janvier
2021. Une mesure qui devrait permettre de mieux détecter l'autisme.
Un numéro unique pour accompagner
Une autre nouveauté, c'est la création d'un numéro national unique, le 360, à partir du 1er janvier 2021. Il permettra d'accompagner les personnes qui souhaitent une place en établissement spécialisé ou pour une aide scolaire. "400 communautés d'accompagnement qui se coordonneront pour trouver des solutions", précise le président, pour "faire en sorte que d'ici 2021, aucune personne en situation de handicap, enfant comme adulte, soit laissée seule dans sa recherche de solution".
En ce qui concerne les établissements spécialisés, le manque de place est un réel problème aujourd'hui et conduit au départ de nombreuses personnes notamment en Belgique. C'est pourquoi Emmanuel Macron prend l'engagement de la création de 1000 emplacements entre 2021 et 2022 en plus des 2500 créations déjà promises. Le Monde ajoute que 2500 places dans des structures intermédiaires sont aussi prévues, pour arriver, au total, à 6000 places supplémentaires d'ici 2022.
Une vie digne, notamment via une aide financière
"Le troisième objectif, c'est de permettre à chacune et chacun de vivre une vie digne, une vie libre", a-t-il déclaré. Emmanuel Macron souhaite alors un traitement plus rapide de l'allocation handicapée qui, au 1er janvier prochain, n'excédera pas les trois mois. Il souhaite aussi "poursuivre le chemin vers une allocation digne", sans donner
davantage de précisions.
Le droit à être parent sera d'autre part assuré au début 2021, avec "une aide humaine et des aides techniques nécessaires aux parents en situation de handicap d'enfants âgés de 0 à 7 ans intégrée à la compensation". Emmanuel Macron a abordé aussi la situation des proches aidants dont il compte "reconnaître la part d'activité" et leur accorder des congés.
"C'est de la dignité, ça ne doit pas être un tabou", a-t-il commenté en évoquant la sexualité des personnes en situation de handicap, sans trancher sur la question des assistants de vie sexuelle.
Il a conclu en abordant le sujet du vieillissement des personnes handicapées et leur accueil en Ehpad pas toujours adapté. "Il faut lancer une réflexion profonde sur le vieillissement des personnes en situation de handicap", a encore déclaré le chef de l'État.
Par LEXPRESS.fr avec AFP – 11 février 2020