Les députés de La République en marche ont rejeté une proposition de loi communiste visant à instaurer une indemnisation du congé de proche aidant. Mais le gouvernement s’est engagé à proposer des mesures en faveur des aidants « dans les prochains mois ».
Le droit à un congé indemnisé pour les aidants, ce n’est pas pour tout de suite. L'assemblée nationale a repoussé, le jeudi 8 mars, une proposition de loi prévoyant d’accorder une indemnisation quotidienne aux aidants. Son montant aurait pu être identique à celui de l’allocation journalière de présence parentale (43 à 51 € par jour). Le congé de proche aidant, créé en janvier 2017, reste donc un congé sans solde.
Cette proposition des communistes était notamment soutenue par Les Républicains, La nouvelle Gauche (socialistes et écologistes) et France insoumise. Mais pas par La République en marche ni le gouvernement.
Traiter l’ensemble du problème
La ministre des Solidarités s’est toutefois engagée à proposer au Parlement des mesures « abordant la problématique des aidants familiaux dans son ensemble (…) dans les prochains mois. » « Ce sujet doit maintenant être abordé de façon globale, dans toute sa complexité », a ajouté Agnès Buzyn. Or, la proposition de loi de Pierre Dharéville « se concentre sur les seuls aidants salariés (…) et ne prend pas en compte ceux qui ne travaillent pas mais représentent la moitié des aidants. »
Les cinq objectifs du gouvernement
Les mesures que le gouvernement proposera devront servir cinq objectifs, a-t-elle expliqué. Mieux informer et communiquer autour des droits des aidants. Les accompagner et les soutenir au quotidien. Mieux repérer et prévenir les risques pesant sur eux. Développer les solutions de répit. Améliorer leur inclusion professionnelle.
Une mesure estimée à 550 millions d’euros
Agnès Buzyn n’a donc pris aucun engagement sur l’indemnisation du congé de proche aidant. Elle s’est par ailleurs inquiétée du financement de cette mesure, telle qu’envisagée par les députés communistes. « Si 20 % des aidants demandaient un congé de 120 jours par an (…), le coût de cette mesure serait de 550 millions d’euros », a-t-elle avancé. Pas si coûteux que cela vu l’enjeu de société que représente l’accompagnement des personnes dépendantes. Franck Seuret (Revue Faire FACE - 9 mars 2018)